SNCF est prete a ouvrir ses archives faire la lumiere sur leur rôle éventuel dans la déportation des Juifs

La compagnie des chemins de fer française SNCF est prete a ouvrir ses archives pour se conformer a une loi américaine imposant aux candidats a la construction du TGV californien de faire la lumiere sur leur rôle éventuel dans la déportation des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. "Il y a vingt ans nous avons ouvert toutes nos archives, il y a eu des colloques, des travaux" et "nous allons ouvrir tout ça aux Américains", a déclaré dimanche le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a la radio Europe 1. "Mais il ne faut pas oublier une chose: la SNCF, les cheminots, étaient sous le joug de l'occupant nazi, sous menace de mort" et "2.000 cheminots ont été exécutés par l'occupant nazi", a-t-il souligné. Une loi votée la semaine derniere en Californie a l'initiative du démocrate Bob Blumenfield impose a tout candidat a un gros contrat dans la future ligne a grande vitesse entre Los Angeles et San Francisco d'expliquer son rôle éventuel dans le transport des prisonniers vers les camps de travail, de concentration ou d'extermination entre 1942 et 1944. La loi exige également que les compagnies présentent les mesures de réparation qu'elles ont prises a l'attention des survivants ou de leurs familles. S'il ne la cite pas nommément, la loi vise avant tout la SNCF qui, selon M. Blumenfield, "refuse d'assumer sa responsabilité pour son rôle dans l'Holocauste". La loi, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier prochain, stipule que l'obligation de transparence ("full disclosure") sera l'un des éléments pris en compte par les autorités dans l'attribution des contrats. Cette "obligation de transparence est légitime: ils ont raison, on y souscrit" a assuré M. Pépy, qui estime d'ailleurs que la SNCF n'a "rien a cacher". La SNCF, alliée au constructeur français Alstom, espere bien décrocher le contrat d'exploitation du futur TGV californien, dont l'ensemble du projet est évalué a 43 milliards de dollars. Elle est notamment en concurrence avec des groupes allemands et japonais.